Centrafrique : le PAM démarre un pont aérien pour transporter de l'aide alimentaire

13 fév 2014

Centrafrique : le PAM démarre un pont aérien pour transporter de l'aide alimentaire

12 février 2014 – Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mercredi avoir commencé un pont aérien pour apporter de l'aide alimentaire en République centrafricaine parce que les routes ne sont pas assez sûres.

Un Boeing 747 affrété par l'agence onusienne est arrivé dans la capitale Bangui en provenance de Douala, au Cameroun, avec 82 tonnes de riz. Au total, 1.800 tonnes de céréales, qui doivent permettre de nourrir 150.000 personnes pendant un mois, doivent arriver par voie aérienne au cours des quatre prochaines semaines, a précisé le PAM dans un communiqué de presse.

« Nous démarrons ce pont aérien qui nous coûte cher mais nous n'avons pas le choix. Il est vital pour nous d'être en mesure de répondre aux besoins immédiats en nourriture des gens affectés par la violence et aussi de reconstituer les stocks du PAM dans les zones reculées avant la saison des pluies », a dit le Directrice régionale du PAM pour l'Afrique de l'Ouest, Denise Brown.

Selon le PAM, le transport de l'aide alimentaire par voie routière n'est pas assez fiable pour assurer la livraison de toute l'aide alimentaire nécessaire.

De son côté, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, s'est dit affligé mercredi que près de 500.000 Centrafricains aient été déplacés depuis décembre dernier. « Au total, 2,5 millions de personnes ont désespérément besoin d'aide », a-t-il dit dans une déclaration à l'issue d'une visite en République centrafricaine.

M. Guterres a regretté que la crise en République centrafricaine ne suscite pas la même attention de la part de la communauté internationale que les crises en Syrie et au Soudan du Sud. « Il ne faut pas laisser cela se produire », a-t-il dit.

Pour sa part, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a estimé mercredi qu'il fallait livrer d'urgence des semences et outils aux agriculteurs de la République centrafricaine en vue de la campagne des semis qui démarrera en mars afin de conjurer une crise alimentaire et nutritionnelle généralisée.

Le succès de la campagne principale d'ensemencement le mois prochain au centre et au sud, suivie de la campagne principale de semis en mai au nord, pourrait être décisif pour la sécurité alimentaire du pays, où la petite agriculture fait vivre quelque 75% de la population, a souligné Alexis Bonte, Représentant par intérim de la FAO en République centrafricaine.

Environ 95% des communautés ont signalé ne pas avoir suffisamment de semences pour la prochaine campagne agricole.

« Si nous distribuons des semences et des outils aux agriculteurs déplacés à quelques kilomètres de leurs villages, ils pourront retourner aux champs à temps pour les semis à condition que la situation sécuritaire le permette, tandis que d'autres sèmeront autour de leurs camps », a expliqué M. Bonte.

Les réserves alimentaires de la République centrafricaine sont presque épuisées, compte tenu des faibles niveaux de la production en 2013 qui a brusquement chuté après le début des troubles intérieurs en décembre 2012.

La FAO a déjà dégagé des fonds pour distribuer des semences et outils à 40.000 des 150.000 familles agricoles ciblées dans le Plan révisé de réponse stratégique publié le mois dernier par des organismes des Nations Unies et des organisations non gouvernementales.

Des contributions sont jusqu'à présent parvenues du Fonds de solidarité pour l'Afrique, de la Belgique, du Fonds central d'intervention d'urgence, de la Suède et des Etats-Unis, ainsi que des propres mécanismes de financement de la FAO.

Toutefois, l'Organisation sollicite encore 37 millions de dollars en faveur des 110.000 ménages restants, ainsi que pour sauvegarder et rebâtir les moyens d'existence de toutes les familles agricoles ciblées tout au long de l'année 2014.

La FAO a également entamé la distribution de semences et outils aux personnes déplacées dans les camps aux abords de Bangui, afin qu'elles puissent semer des légumes à récolter dans six à huit semaines.

Par ailleurs, l'Organisation s'emploie à remettre en état les installations de stockage, à promouvoir les activités d'argent-contre-travail et à soutenir les groupes de femmes vulnérables, par exemple grâce au microcrédit. En achetant les semences produites par ces groupes, la FAO leur permettra de réinvestir les recettes dans leurs fonds de crédit et d'épargne.

Source : Centre d'actualités de l'ONU