« Il faut que la spirale de la violence s’arrête », dit le Représentant spécial

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26 mar 2014

« Il faut que la spirale de la violence s’arrête », dit le Représentant spécial

Face à la détérioration de la situation sécuritaire ces derniers jours en Centrafrique, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République Centrafricaine (BINUCA), le General Babacar Gaye, a appelé, au nom du Secrétaire général des Nations Unies, « les populations centrafricaines, les notables, les chefs religieux, les élites et les dirigeants de ce pays à se ressaisir ».

Cet appel a été lancé lors d’une conférence de presse, ce 26 mars 2014 au siège du BINUCA, en compagnie du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Coordonnateur résident et Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en République Centrafricaine a.i., Georg Charpentier, et du Coordonnateur humanitaire, Abdou Dieng.

« Je le demande aux anti-balaka et à tous ceux qui agissent sous le couvert de ce nom. Je sais qu’il y a beaucoup de gens qui utilisent ce nom pour faire beaucoup d’exactions et beaucoup de violations mais je demande à tous de prendre la seule décision courageuse qui est celle d’arrêter toutes les opérations à Bangui et à l’intérieur du pays », a-t-il poursuivi

En effet, le tableau de la situation sécuritaire de ces derniers jours est peu reluisant, comme le souligne le chef du BINUCA : « nous assistons à une détérioration grave de la situation sécuritaire et de la situation sociale dans ce pays. Les domiciles des autorités de la transition ont été attaqués et détruits, sans motif acceptable, parfois avec l’aide des populations voisines. Des soldats des forces internationales, Misca et Sangaris, dont je salue ici l’action inlassable, ont fait l’objet d’attaque de la part de groupes armés. Ce qui est très grave pour des soldats mandatés par le Conseil de sécurité des Nations Unies. Des hommes, sur la base de leur confession religieuse, ont été attaqués en pleine ville, sans motif autre que celui de leur appartenance apparemment visible à une confession. Des communautés entières sont assiégées et n’ont d’autres possibilités que de chercher à se défendre. « Des personnels du système des Nations Unies ont vu leurs véhicules fouillés et ceux d’entre eux, sur des bases confessionnelles, menacés de mort ».

Et le Représentant spécial de souligner qu’ « il ne faut pas que les Centrafricains soient aveuglés par la haine et hypothèquent l’avenir de leur pays. C’est la seule décision courageuse », demandant à tous les groupes armés de rédiger leurs cahiers de charge et de se tenir prêts à répondre à l’appel des autorités de la Transition pour une discussion avec elles. Et aux autorités de la Transition de prendre toutes les dispositions pour l’ouverture d’un dialogue politique destiné à examiner toutes les causes de l’instabilité de ce pays. « Ce pays va vers un naufrage dont il risque de ne pas se remettre si un sursaut national n’intervient pas. Il faut que la spirale de la violence s’arrête », a ajouté le chef du BINUCA.

Réitérant l’appel lancé par le Représentant spécial pour un arrêt immédiat des violences à Bangui et à l’intérieur du pays, le Représentant spécial adjoint a.i., Georg Charpentier, fait valoir que « ces violences récurrentes ont une incidence sur l’accès des fonds promis nécessaires à la réhabilitation ou à la relance économique, dont la Centrafrique a énormément besoin en ce moment.

En sa qualité de Coordonnateur Humanitaire, Abdou Dieng, a fait le point des 100 jours depuis que l’urgence a été déclarée en Centrafrique. Aujourd’hui, a-t-il indiqué, « nous avons 600 000 personnes déplacées, c’est-à-dire des gens qui devraient être chez eux mais qui ne le sont pas. Nous avons plus de 300 000 personnes qui ont fui le pays pour trouver refuge dans les pays limitrophes. Nous avons 100 000 personnes qui vivaient dans le pays et qui sont aujourd’hui des migrants. Lorsque l’on fait le compte nous donne plus d’un millions de personnes. A côté de cela, nous avons globalement 2.5 millions de Centrafricains qui ont besoin d’assistance ».

Et la violence qui se poursuit provoque des conséquences extrêmement graves sur les populations civiles. Nous avons en face un problème de protection des civiles qui nous préoccupe tous les jours, ce, malgré l’assistance multidimensionnelle des Nations Unies et de leurs partenaires, que ce soit sur le plan de la sécurité alimentaire, de la santé, des abris, de protection ou de l’eau et assainissement.

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