RCA : la MINUSCA au centre d’un échange entre l’ONU et les media

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14 avr 2014

RCA : la MINUSCA au centre d’un échange entre l’ONU et les media

Suite à l'adoption, le 10 avril par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la Résolution 2149, qui autorise le déploiement de 10.000 militaires et 1.800 policiers, le Représentant spécial a.i. du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine, Georg Charpentier, s'est entretenu avec la presse sur le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), ainsi que les changements attendus notamment sur les plans sécuritaires, politiques et humanitaires. C'était en compagnie du Coordonnateur humanitaire, Abdou Dieng

« Nous saluons l’adoption à l’unanimité de la Résolution 2149 établissant la MINUSCA », a dit M. Charpentier, dans ses propos introductifs, soulignant que le transfert de responsabilité militaire entre la MISCA et la MINUSCA se fera le 15 septembre 2014 conformément a ladite Résolution. Et de réaffirmer l’importante du maintien, par la communauté internationale, régionale et sous régionale, de leurs appui aux forces internationales opérant sur place – MISCA et Sangaris- et ainsi leur permettre de relever les pressants défis sécuritaires du pays.

Répondant à une question selon laquelle la création de la MINUSCA pouvait être synonyme d’un échec de la MISCA, M. Charpentier a précisé que l’avènement de la celle-ci s’inscrit davantage « dans la logique du renforcement substantielle de la MISCA. » A cet effet, a-t-il ajouté, le Conseil de sécurité a d’ailleurs exprimé « sa profonde gratitude à la MISCA, aux pays qui lui fournissent des contingents et des effectifs de police et aux forces françaises », tout en demandant au Secrétaire général d’assurer une transition harmonieuse du BINUCA à la MINUSCA, dont la durée initiale est d’une année.

Autre satisfaction, celle du Coordonnateur humanitaire, Abdou Dieng, et de la communauté humanitaire en République Centrafricaine. En effet, souligne-t-il, «la Résolution met un accent sur des points extrêmes importants dont la protection des civils et tous les aspects liés aux droits de l’homme».

Comme le fait valoir M. Dieng, la communauté humanitaire reste confrontée à d’énormes problèmes humanitaires et particulièrement de respect des droits des populations civiles. « Aujourd’hui, il y a toujours 630.000 personnes qui sont déplacées dans le pays, dont près de 200.000 dans la ville de Bangui. ». Et de rappeler que les affrontements entre groupes armés continue à occasionner la mort et le déplacement des populations civiles.

M. Dieng a aussi salué les efforts des forces de la MISCA et de l’opération Sangaris qui ont proposé un plan de redéploiement pour assurer un « minimum de présence et de protection des civils dans des zones à risques, après le départ du contingent tchadien.

En adoptant unanimement la Résolution 2149, sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil a mandaté la MINUSCA à « protéger les civils ; appuyer la mise en œuvre de la transition, y compris les efforts en faveur de l’extension de l’autorité de l’Etat et la préservation de l’intégrité territoriale ; faciliter la distribution de l’aide humanitaire et protéger le personnel et les biens des Nations Unies. La Résolution demande aussi à la MINUSCA de « protéger et promouvoir les droits de l’homme ; appuyer l’Etat de droit, et la justice tant nationale qu’internationale ; appuyer les autorités de transition dans la mise en œuvre d’une stratégie de désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement des ex-combattants et des éléments armées.»

Tous les milices et les groupes armés doivent déposer les armes et mettre fin à toute forme de violence, stipule par ailleurs la Résolution 2149. La MINUSCA, dont la durée initiale est d’une année, devra aussi coordonner l’assistance internationale et soutenir les autorités de transition à accélérer le processus politique qui devra aboutir à des élections présidentielle et législative au plus tard en février 2015. Le Conseil autorise par ailleurs le contingent français opérant en Centrafrique d’appuyer la MINUSCA dans les limites de la Résolution.