Prendre en compte la violence sexuelle en période de conflit dans les accords de paix

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3 nov 2012

Prendre en compte la violence sexuelle en période de conflit dans les accords de paix

Un atelier sur la prise en compte de la violence sexuelle liée au conflit dans les accords de paix et de cessez-le-feu a eu lieu, le 02 novembre, au siège du BINUCA, à Bangui, à l'initiative de la Section Genre du BINUCA et du Département des Affaires Politiques des Nations Unies. Y ont pris part, une trentaine de femmes issues de différentes associations féminines membres du Forum National des Femmes de la Région des Grands Lacs, de Mur Africa Universel et celles œuvrant en faveur de la médiation en Centrafrique.

La rencontre vise à passer en revue avec les participantes le contenu du « guide des médiateurs pour la prise en considération de la violence sexuelle en période de conflit dans les accords de paix et de cessez-le-feu ». Il importe en effet de prendre en compte la question de la violence sexuelle en période de conflit dans le plan d'action 2013 des associations féminines et d'autres partenaires.

Inscrivant l'appui à la mise en place des Comités Locaux de la Médiation nationale dans des villes de provinces au nombre des actions menées par le BINUCA contre la violence sexuelle dans les conflits, la Chef de la Cellule Genre du BINUCA, Mme Gladys Teni Atinga, a souligné l'importance de l'implication de la femme dans ces efforts car elle en est la première victime, et ce, sous différentes formes. Mme Teni Atinga a par ailleurs souhaité que «cet atelier permette de réfléchir sur la meilleure manière de faire la négociation et de lutter contre la violence sexuelle lors des conflits par des actions en faveur de la consolidation de la paix et pour le respect de la personne humaine ». Dans ce sens, une prochaine rencontre permettra aux participantes de définir la stratégie pour des actions concertées, et pour de soutenir leurs consœurs sur le terrain.

Les participantes ont aussi passé en revue différents sous thèmes, tels « la violence liée aux conflits au cours des hostilités et lors de la mise en œuvre des Accords de cessez-le-feu, la violence sexuelle liée aux conflits dans les arrangements en matière de sécurité et la violence sexuelle liée aux conflits dans l'élaboration des dispositions relatives à la Justice transitionnelle et aux réparations ».

Selon la principale intervenante de l'atelier, Mme Gina Torry, « il est temps de lever le voile sur ce type de violence, considérée par certains comme une arme de guerre, et de plaider en faveur de la poursuite de ceux qui la pratiquent ». Concernant l'intégration de la violence sexuelle en période de conflit dans les accords de paix et de cessez-le-feu, Mme Torry a fait valoir que « la RCA servira d'exemple car, après cette formation, les femmes seront mieux outillées pour rappeler cette question lors des négociations de paix ».

Soulignant l'importance de la rencontre, Mme Elise Bomongo, Vice-présidente du Forum National des Femmes de la Région des Grands Lacs en Centrafrique et responsable des questions humanitaires et sociales, promet de relayer « les informations reçues auprès de nos sœurs, surtout celles qui sont sur le terrain », car fait-elle observer : « Nous devrons agir en faveur de la prévention des conflits pour préserver la paix qui nous est si chère ».

Autre étape dans ces efforts relatifs à la prise en compte de la violence sexuelle liée au conflit dans les accords de paix, la venue prochaine de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la lutte contre la violence sexuelle dans les conflits, Mme Zainab Hawa Bangura, en République Centrafricaine.