Centrafrique: plus de 400 meurtres commis par le Séléka au pouvoir (FIDH)

17 juil 2013

Centrafrique: plus de 400 meurtres commis par le Séléka au pouvoir (FIDH)

PARIS (France), 17 juil 2013 (AFP) - Des hommes du Séléka, l'ex-rébellion qui a renversé en mars le régime du président centrafricain François Bozizé, ont commis plus de 400 meurtres en quatre mois et "continuent de commettre les crimes les plus graves contre la population civile", a accusé mercredi la FIDH.

"L'ensemble du territoire est toujours aux mains des éléments Séléka dirigés par des seigneurs de guerre centrafricains, tchadiens ou soudanais", écrit la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme, qui a effectué une mission internationale d'enquête en Centrafrique du 4 au 13 juillet.

"Les éléments Séléka, dont le nombre estimé à l'origine à 5.000 serait aujourd'hui trois ou quatre fois supérieur, continuent de commettre les crimes les plus graves contre la population civile", selon un communiqué de l'organisation, qui estime à "plus de 400 le nombre de meurtres commis par des Séléka" depuis sa prise du pouvoir en mars.

La FIDH, qui mentionne également des viols, des enlèvements de civils, des
incendies de villages, des braquages et le racket de la population, dénonce
"des crimes commis en toute impunité".

"En province, où les Séléka ont tous pouvoirs et où l'Etat est complètement
absent, aucune justice n'est rendue. A Bangui, au moment de la mission, seuls
16 mandats de dépôt étaient confirmés", rapporte la FIDH, pour qui "l'Etat
centrafricain est aujourd'hui dans l'incapacité de veiller à la protection de
la population".

"La population civile est abandonnée aux mains criminelles des Séléka", constate le chef de la mission, Eric Plouvier, cité par le communiqué.

"Les Nations unies et l'Union africaine doivent s'engager à la mise en place d'une force internationale" pour "garantir la protection de la population sur l'ensemble du territoire", demande la FIDH qui appelle la communauté internationale à adopter des sanctions contre les chefs du Séléka et à une opération effective de désarmement des ex-rebelles.

Elle demande également l'intervention d'une "justice à caractère international via l'action de la Cour pénale internationale et/ou la mise en place d'une juridiction mixte spécifique".

L'ex-rébellion a pris le pouvoir après avoir renversé le 24 mars le régime du président Bozizé, un ancien général qui était au pouvoir depuis dix ans.