L’ONU et l’UA plaident pour une plus grande mobilisation contre la LRA (UNOCA)

3 avr 2013

L’ONU et l’UA plaident pour une plus grande mobilisation contre la LRA (UNOCA)

Juba (Soudan du Sud)/Kinshasa (République démocratique du Congo) – Le plaidoyer pour une plus grande mobilisation et pour une attention soutenue dans la lutte contre l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) a pratiquement dominé la mission conjointe ONU/Union africaine (UA) qui a séjourné à Juba du 27 au 29 mars puis à Kinshasa, du 30 mars au 2 avril. L'Envoyé spécial de l'UA pour la LRA, M. Francisco Madeira, et le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA), M. Abou Moussa, ont clairement indiqué qu'il était temps de renforcer les capacités opérationnelles de la Force régionale d'intervention (FRI) de l'UA chargée de « l'élimination » de la LRA, considérée comme « un groupe terroriste ». Ils ont manifesté leur impatience, en rappelant que 3350 soldats issus des quatre pays affectés sont déjà présents dans les théâtres d'opérations à Obo (République Centrafricaine/RCA), à Dungu (République démocratique du Congo/RDC) et à Nzara (Soudan du Sud).

« Il faut leur donner les moyens d'organiser des patrouilles et, éventuellement, d'intervention rapide. Cela est nécessaire non seulement pour rassurer les populations qui vivent dans la peur et l'insécurité, mais aussi pour envisager un développement durable », résume M. Abou Moussa. Lors d'un entretien le 2 avril avec le ministre congolais des Affaires étrangères (M. Raymond Tshibanda) puis avec le Vice-premier chargé de la Défense nationale et des Anciens combattants (M. Alexandre Luba Ntambo), l'Envoyé spécial de l'UA pour la LRA et le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique centrale ont notamment insisté sur la nécessité de trouver urgemment des réponses aux difficultés administratives, logistiques et matérielles auxquelles les forces concernées sont confrontées. Il s'agit, entre autres, de régler l'épineux problème de leur mobilité en mettant à leur disposition des moyens de transport aérien et terrestre. La dotation en équipements de communication constitue également une des priorités du moment, compte tenu de la configuration des troupes et de leur répartition géographique (quatre secteurs installés dans trois pays différents). « Nous ne négligeons pas les questions liées aux conditions de vie des éléments déployés. C'est un aspect important pour leur dignité et pour la réalisation efficace de leur mission », précise M. Francisco Madeira, rappelant que même si la Force opère sous le couvert de l'Union africaine, il revient à chaque pays fournisseur de troupes d'assurer la prise en charge de son contingent.

« Ils sont prêts et très motivés pour poursuivre les opérations », rassurent MM. Madeira et Moussa, après avoir rendu visite, le 28 mars à Nzara, aux soldats de la SPLA (Sudan People's Liberation Army, Armée populaire de libération du Soudan) et de l'UPDF (Uganda People's Defence Force, Forces de défense du peuple ougandais). « Nous avons également rencontré les conseillers militaires américains. Nous saluons les bonnes relations professionnelles qu'ils entretiennent avec les éléments de la FRI dans le cadre de la lutte contre la LRA », ajoutent-ils, insistant sur le fait que le renforcement du dispositif de renseignement constitue une des clés de la réussite du combat contre la LRA, un dossier qui occupe une place centrale dans l'agenda des Nations Unies.

Ces défis avaient été également portés à la connaissance du Vice-président du Soudan du Sud, M. Riek Machar, lors d'un entretien le 28 mars à Juba. Les mêmes préoccupations ont aussi meublé leurs échanges avec le ministre délégué à la Défense et son collègue des Affaires étrangères, ainsi qu'avec les responsables de l'Union européenne, de l'Ambassade des USA, de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (UNMISS), de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) et du groupe des ambassadeurs africains accrédités en RDC. Le 3 avril, l'Envoyé spécial de l'UA pour la LRA et le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique centrale se rendront à Kampala pour lancer le même appel à leurs partenaires et aux autorités ougandaises. Dès que possible, ils envisagent d'effectuer une démarche similaire auprès des interlocuteurs centrafricains. Dans ce dernier cas, et au regard de la nouvelle donne politique suscitée par le départ forcé de François Bozizé du pouvoir, il sera essentiellement question de clarifier le statut des forces de l'UA présentes en RCA dans le cadre de la lutte contre la LRA.

En attendant, il convient de retenir qu'un Forum de mobilisation de fonds aura lieu le 24 avril à Addis-Abeba (Ethiopie) afin de rallier davantage de partenaires et de donateurs à cette cause. Ce Forum sera précédé, du 22 au 23 avril, par la réunion du Mécanisme conjoint de coordination regroupant les ministres de la Défense des quatre pays affectés par les activités de la LRA (RCA, RDC, Ouganda et Soudan du Sud).

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UNOCA/COMMUNIQUE DE PRESSE N° 63