Pour la 5e année consécutive, la famille humanitaire a commémoré, le 19 aout 2013 à Bangui, la Journée internationale de l'aide humanitaire qui, cette année, a coïncidé avec le 10e anniversaire de l'attentat terroriste perpétré contre le bureau des Nations Unies à Bagdad, dans lequel Sergio Vieira de Mello (le Représentant spécial du Secrétaire général) et 21 autres collègues et partenaires de l'Organisation des Nations Unies ont trouvé la mort.

La cérémonie, qui a commencé par une minute de silence pour saluer la mémoire de toutes victimes humanitaires, a vu la présence du Premier Ministre de la transition, Nicolas Tiangaye, et des membres de son Gouvernement, du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République Centrafricaine et chef du BINUCA, le Général Babacar Gaye, de la Représentante de l'UNFPA, Mme Thérèse Zeba, en sa qualité de Coordonnatrice humanitaire a.i., des chefs d'agences, Fonds et Programmes des Nations Unies, et de plusieurs représentants d'ONG.

Au nom de ses pairs, Mme Sialla Justine Dede d'OCHA a peint un tableau peu reluisant de la situation humanitaire du pays, mettant relief le caractère complexe de celle-ci, au regard de la confluence des causes au nombre desquelles la précarité sécuritaire, les graves violations des droits de l'homme et les pillages, ce qui engendre la peur et la psychose au sein de la population. Mme Sialal a aussi insisté sur les défis des humanitaires dont leur « accès et présence sur le terrain, le profilage des populations déplacées et la mobilisation des ressources ».
« Si aujourd'hui rien n'est fait pour venir à bout de cette situation, prévient Mme Thérèse Zeba, cette crise menace de s'étendre au-delà des frontières de la RCA et déstabiliser davantage une région déjà confrontée à des défis majeurs » C'est pourquoi, a-t-elle insisté : « la RCA a besoin de l'engagement de tous ! ». Et d'inscrire l'objectif de la présente commémoration dans la volonté de faire comprendre le rôle et des activités que mènent les acteurs humanitaires, mais aussi leurs conditions de travail et les défis auquel ils sont confrontés. Car en effet, « beaucoup d'humanitaire sont incompris et sont souvent la cible de groupe armés ».
Le chef du BINUCA a, lui, délivré à l'assistance le message du Secrétaire général des Nations Unies pour la Journée, lequel a mis l'emphase sur l'importance de «l'esprit d'équipe ». « À une époque où les problèmes sont mondiaux, peuples et pays se doivent d'œuvrer de concert à la cause commune de la paix, de la justice, de la dignité et du développement. C'est là le fondement de l'esprit humanitaire, et de l'impératif humanitaire de l'Organisation des Nations Unies », a-t-il dit au nom du Secrétaire général.
Pour sa part, le premier ministre a tenu à exprimer au nom de son Gouvernement « la reconnaissance de la RCA à la communauté humanitaire qui n'a cessé de se mobiliser pour porter assistance aux populations tout au long des différentes crises auxquelles est confronté le pays », soulignant que la RCA est consciente du caractère contraignant de porter assistance dans un climat d'insécurité, de pillage, des attaques, etc. Occasion pour le chef du gouvernement de lancer un appel aux groupes armés afin qu'ils respectent la vie et le travail des acteurs sur le terrain, tout en renouveler la disposition de la RCA à s'investir dans l'appui pour faciliter leur travail.

L'édition 2013 de la Journée internationale de l'aide humanitaire, c'était aussi l'interprétation, par un échantillon de la population, de ses attentes relatives à l'action humanitaire. D'autres ont aussi salué les projets dont ils sont bénéficiaires, et qui ont changé positivement leur vie.